Les Fondaments de l'efficacité
La Concentration
Le corps et l’esprit forment un tout indissociable. Dans l’esprit des arts martiaux, la réussite d’une technique est autant un acte mental que physique.
L’état d’esprit qui doit gouverner toute action est appelé « Zanshin » et « Kime »
1- Zanshin : signifie Vacuité mais on peut aussi le traduire par Disponibilité mentale.
Ces deux notions sont en fait complémentaires le première fait référence au vide, c’est-à-dire que l’esprit doit être calme et serain, libre de tout stress et de toute pression extérieure. Un karatéka qui engage un combat dans un état d’excitation a de grandes chances de le perdre car ses actions sont désordonnées (absence d’unité corps-esprit) et ses faiblesses sont plus facilement perceptibles. La liberté de l’esprit est le préalable à la disponibilité, c’est-à-dire être prêt à répondre à toute action extérieure.
2- Kime : ou décision ultime exprime la totale sincérité de la technique (corps et âme). Elle est réalisée sans retenue, au moment judicieux, en totale coordination avec l’esprit et libère de ce fait le maximum d’énergie.
Une des manifestations de la concentration est la respiration.
La respiration qui est le support se l’énergie et qui conditionne les moments de force et de faiblesse de notre organisme doit être synchronisée avec les techniques. Au cours d’une inspiration, les muscles se décontractent et la mobilisation maximale de l’énergie est alors impossible. L’expiration, au contraire, est le moment privilégie pour accompagner une technique puissante car elle provoque la contraction de la sangle abdominale. À un mouvement lent correspond une respiration lente, et inversement. La vitesse gestuelle demande une respiration rapide avec des temps d’inspire et d’expire brefs, et des temps d’apnée ponctuels lorsque l’efficacité doit être maximum.
La Puissance
1- La Maîtrise du Hara :
La pensée orientale considère que toute chose est régie par des lois universelles dont la plus manifeste est le principe d’organisation autour d’un centre. Appliqué à l’être humain, ce centre est la source de toute l’énergie vitale. Les asiatiques le nomment « Hara », est il se situe dans la partie sous-ombilicale du ventre.
En conséquence, en karaté, la base de toute technique repose sur la maîtrise du Hara. Cette notion fait en premier lieu référence à la contraction de la sangle abdominale, ou plutôt à l’alternance entre contraction et décontraction puisqu’il n’est pas possible de rester sous tension en permanence. La contraction abdominale commence et termine chaque mouvement, elle assure puissance et solidité. La véritable force est donc intérieure, elle vient du ventre et non des muscles des membres qui la relayent et l’amplifient. Chaque mouvement prend naissance dans le bassin et se propage vers les extrémités.
La maîtrise du Hara est complexe à mettre en œuvre car elle sollicite également tous les mécanismes concourant à une meilleure efficacité : l’esprit de décision, la coordination de la respiration, la qualité des appuis et l’équilibre…
2- La force de réaction :
Une autre loi de la physique veut que chaque action suscite une réaction. Une partie de la puissance que nous initions génère, au moment de l’impact, une énergie réactive ou onde de choc qui est renvoyée à l’émetteur. Celle-ci varie en fonction de la résistance (ou au contraire de l’absorption) opposée par l’adversaire et peut être destructrice pour l’attaquant. Ce dernier doit donc faire bloc pour la renvoyer dans la direction de l’adversaire et par la même occasion accroître l’énergie transmise. Cela n’est possible que par des appuis au sol très solides et le maintien lors de l’impact de la contraction musculaire.
L’équilibre
Il ne peut y avoir de technique résolument efficace sans équilibre.
L’équilibre est un phénomène qui répond aux lois physiques de la gravité auxquelles chacun est soumis. Il n’est assuré que lorsque notre centre de gravité (localisé au niveau du hara) demeure situé en permanence à l’intérieur de la surface formée par les appuis au sol : le polygone de sustentation.
L’importance de l’équilibre qui constitue la base de toute technique ou action s’apprécie sur la base d’au moins quatre critères :
La puissance : la qualité des appuis permet la libération maximale d’énergie, en attaque comme en défense.
La vitesse et la précision : la stabilité autorise une meilleure impulsion au départ et, si la technique est un coup porté, un meilleur contrôle de la trajectoire et du mouvement.
La continuité de l’action : la perte d’équilibre s’ensuit mécaniquement d’une nouvelle recherche d’équilibre, laps de temps durant lequel l’enchaînement des techniques est interrompu.
La vulnérabilité : la recherche d’équilibre est un temps mort de forte vulnérabilité dont peut tirer profit l’adversaire.
Le Karatéka veillera donc en permanence à se maintenir en situation d’équilibre, dans ses positions, lors de déplacements ainsi qu’à l’occasion de toute technique. Pour ce faire, les positions et les appuis doivent être bien marqués. Les charnières –bassin, colonne vertébrale, nuque et épaules- bien contrôlées.
Au cours des déplacements jambes sont maintenues en flexion, le centre de gravité reste à niveau constant et les pieds glissent tout près du sol.
La Vitesse
La vitesse d’exécution a au moins deux tin alités :
· Surprendre l’adversaire et annihiler ses capacités de réaction.
· Accroître sensiblement la puissance des mouvements.
Pour y parvenir, le levier le plus couramment utilisé, en attaque comme en défense, est le recours à l’effet de rotation. Cet effet s’applique en premier lieu aux hanches et au poignet et accroît l’amplitude et l’efficacité des gestes.
La rotation des Hanches :
Associée à la contraction abdominale (maîtrise du Hara), la rotation des hanches produit une force centrifuge. Elle peut s’effectuer de deux façons distinctes :
· Par poussée de la hanche arrière et retrait de la hanche avant. Les deux hanches terminent dans le même alignement, face au point d’impact. C’est la méthode généralement utilisée pour accompagner les techniques d’attaque.
· Par retrait de la hanche arrière et poussée de la hanche avant. Les hanches sont alors orientées de profil par rapport à l’impact. Généralement pour les techniques de défense, on retrouve aussi cette méthode pour les attaques dans le style Wado-ryu.
La rotation du poignet :
Le poignet effectue un demi-tour sur lui-même au cours de l’allongement du bras pour se placer en position favorable lors de l’impact et accroître la pénétration par effet de vrille.
Le bras qui ne frappe pas effectue généralement et de façon simultanée un retrait puissant vers la hanche avec rotation inverse du poignet (HIKITE).
Recherche faîte par Mr. SEKAIRIBA Abdellatif