Les Styles du Karaté
Shuri-te
Cet art c'est diffusé à partir de la ville Shuri à Okinawa.
On commence à parler de Shuri-te comme l'une des grandes méthodes issue d'Okinawa au 18ème siècle.
A Shuri vivent "l'aristocratie" de l'île et ses guerriers qui pratiquent les arts de combat de façon quasi-professionnelle.
Les maîtres les plus représentatifs du Shuri-te sont Sokan Matsumura (1797 - 1883) ainsi que ses disciples Anko Itosu (externe) et Anko Asato (interne).
Les styles les plus pratiqués dans le monde, le Shotokan, le Wado-ryu, et le Shito-ryu tirent leur origine du Shuri-te.
--caractéristiques techniques :
La vitesse d'exécution, le longueur des techniques, l'agilité et , dans une mesure moindre que le Tamari-te, les projections.
--kata
De nombreux kata : Bassaï, Jitte, Jion, Gankaku, Pinan, ... nous sont parvenu par cette école.
Tomari-te
Okinawa a longtemps constitué une zone d'échange et de commerce très active pour toute la région. Tamari, le port de la ville de Naha, fut au coeur de ces échanges et influences. Le Tamari-te qui s'y développa, fut influencé par les styles septentrionaux chinois.
Le maître considéré comme le père du tomari-te est Kosaku Matsumora (1829 - 1898). Il eut pour élèves Chotoku Kiyan (1870 - 1945) et Choki Motobu (1871 - 1944).
--caractéristiques techniques :
Les mouvements sont amples et rapide, l'utilisation de techniques de projection est courante. Concrètement, il est difficile de constater les différences entre Tomari-te et Shuri-te, tant les deux styles sont proches. Tous deux contribuèrent à la naissance du Shorin-te.
--kata
Des kata hérités de Tomari nous est parvenu notamment Unsu, Sochin et Niseïshi.
Naha-te
Le Naha-te désigne la technique qui s'est développée à partir de la ville de Naha à Okinawa.
Il est courant d'appeler ce style "Shorei" par opposition à "Shorin" qui recouvre les styles de Tamarite et de Shuri.
Le Naha-te tire son origine du "Te", pratiqué dans cette région de l'île et de styles de boxe chinoise dont le plus significatif est celui dit de la "Grue Blanche". Les maîtres les plus réputés du Naha-te (Higaonna, Myiagi) se rendront d'ailleur en Chine y compléter leur formation.
L'héritage du Naha-te nous a été transmit principalement par Kanryo Higaonna (1888 - 1953) qui créa le Goju-Ryu.
--caractéristiques techniques
Le style, surtout adapté au combat à faible distance, se caractérise par des positions hautes, des déplacements courts, des techniques mains ouvertes ou circulaires, des mouvements en force.
L'importance donnée à la respiration ventrale (énergie intérieure) se retrouve dans certains kata effectués très lentement (kata respiratoires) comme Sanchin.
--kata
Les kata représentatifs du Naha-te sont d'origine chinoise : Sanchin, Seïsan, Suparinpeï, Saïfa, Sanseru, Seyunchin, Kururunfa, Seipeï et Shisochin. Chojun Myiagi les complèta dans le Goju-ryu avec Tensho et Geki Saï Daï Ichi et
Shotokan
Gichin Funakoshi démontre le Karaté pour la première fois à Tokyo en 1922, à l'âge de 53 ans. Il décide alors de rester dans cette ville et d'y développer son art dans tout le Japon.
Le Karaté enseigné par Funakoshi s'étend de plus en plus dans les universités. Son fils Yoshitaka modifia les positions, mais aussi l'amplitude des mouvements pour créer ainsi un nouveau style nommé Shotokan (qui était en fait le nom du Dojo où enseignait Funakoshi).
Le Maître Funakoshi a développé et popularisé son art principalement dans les universités. Le premier club a été créé en 1924 à Keio, le second en 1926 à Ichiko (Université Tokyo). En 1927, trois clubs supplémentaires furent ouverts: Waseda, Takushoku et Shodai.
La construction du Shotokan débute en 1935 et se termine l'année d'après. À ce moment-là, Shotokan indique le nom du bâtiment et non celui du style. "Kan" veut dire la maison, le Dojo et "Shoto" est un pseudonyme que Funakoshi utilisait alors qu'il écrivait des poèmes.
(shoto = l'ondulation des pîns)
Le successeur de Gichin Funakoshi à la tête du Shotokan fut son fils Yoshitaka. Celui-ci développa les kumité (execices de combat), et donc l'orientation sportive du karaté moderne.
Dans les années soixante, les instructeurs de l'école Shotokan vont étendre le style dans le monde entier.
En Europe, l'expert le plus réputé se nomme Taiji Kase et a été formé par Genshin Hironishi.
--caractéristiques techniques
Le Shotokan tel que l'enseignait Ginchi Funakoshi a fortement évolué sous la direction de son fils Yoshitaka. A la vitesse d'exécution, à l'agilité des mouvements, Yoshitaka introduisit des positions de plus en plus basses, des attaques plus longues et puissantes.
On raconte que cette évolution tient à la maladie de Yoshitaka, qui mourut en 1948 de la tuberculose. Se sachant condamné, il travailla sans relâche, et pour parvenir rapidement à des résultats, orienta le styles vers une forme plus physique.
--Kata
Cinq heian, et une vingtaine de kata.
La majeure partie est issue du shuri-te : bassaï, kanku daï, chinto, jion, empi, ... Leurs noms ont été japonisés par le maître (exemple : kushanku = kanku, wanshu = empi, naifanchi = tekki, ... )
Ginchi funakoshi en fit évoluer certains, et en créa trois taikyoku et le ten no kata.
Kata de base :
(heian = la longue paix) heian shodan, heian nidan, heian sandan, heian yodan, heian godan
Kata avancés :
( tekki = le cavalier de fer ) tekki shodan, tekki nidan, tekki sandan
( bassai = traverser la forteresse dai = long sho = court ) bassai dai, bassai sho
( kanku = en regardant le ciel ) kanku dai, kanku sho
Kata supérieurs :
Chinte = la main rare
Enpi = l'hirondelle volante
Gangaku = le héron sur le rocher
( gojushiho = 54 pas ) gojushio dai, gojushio sho
Hangetsu = la demi-lune
Jiin = temple de l'amour de bouddha
Jion
Shito-ryu
Le terme Shito est la contraction de "Shi" qui fait référence à maître Itosu ( Ito peut se prononcer Shi ) et de "To" pour maître Higaonna ( Higa peut se prononcer To ).
Ce style à été créé par maître Kenwa Mabuni. Son emblème est celui de la famille Mabuni : il symbolise l'harmonie et évoque deux personnes qui concourent à maintenir la paix dans un cercle.
Le successeur actuel à la tête de l'école est le fils de Kenwa Mabuni : Keneï.
--Caractéristiques techniques
Le Shito-ryu prend à la fois du Shuri-te et du Nahate.
Il est marqué par la subtilité et la vitesse.
Les techniques s'appuient sur la mobilité du bassin, les déplacements du corps et
la déviations des attaques.
--kata
Kenwa Mabuni transmet 49 kata dans l'école Shito-ryu :
12 kata de Konryo Higaonna et de Chojun Myiagi
23 kata d'Anko Itosu
10 autres kata de différent maîtres
4 kata de sa composition.
Certains maîtres contemporains ont encore complété la liste, si bien qu'actuellement, on peut en dénombrer près de 120.
les Pinan
Pinan Shodan: Le premier des Pinan n'est pas le plus facile. Il reprend des techniques que l'on retrouve dans Kôsôkun Daï.
Pinan Nidan: Le plus facile des Pinan en tout cas techniquement. Pourtant son exécution est rendue très ardue par la succession de techniques longues et basses (on retrouve l'origine Shuri-té).
Pinan Sandan: Ici les techniques sont plus courtes. La vitesse laisse un peu la place à la puissance. Ce kata laisse apparaître des temps rapides et des temps respiratoires.
Pinan Yodan: On retrouve ici des enchainements de Kôsôkun Shô. A noter le coup de genou accompagnant le second kaï.
Pinan Godan: On se rapproche des enchainements que l'on retrouvera dans les katas supérieurs. On notera le mikazuki geri et le coup de coude avant le kaï ainsi que la rotation des hanches lors des 2ème et 4ème techniques.
Katas respiratoires
Sanchin: Le kata Sanchin est issu du Naha-té. C'est le kata fondamental du style Gojû-Ryû. Même s'il est un peu moins pratiqué en Shitô-Ryû, il reste quand même un kata très important pour le travail de la puissance et de la coordination musculaire.
Les techniques de Sanchin semblent simples mais demandent une longue pratique pour saisir le sens du kata. Stabilité, tension et surtout respiration sont les mots clés qui s'articulent autour de la position Sanchin-dachi.
Tenshô: Le kata Tensho (Paume) a été créé par Chôjun Miyagi. Il s'effectue lui aussi en position Sanchin Dachi mais,contrairement à Sanchin, mains ouvertes. C'est un kata lui aussi relativement simple techniquement mais qui réclame beaucoup de pratique pour être "ressenti".
Katas supérieurs
Jûrroku: Les seize techniques. Le kata Jûrroku a été créé par Kenwa Mabuni. C'est un kata composé de techniques assez simples mais dont l'exécution demande un bon niveau car c'est un kata qui s'effectue rapidement.
Bassaï Daï: Traverser la forteresse (grande forme). Le kata Bassaï Daï trouve son origine dans le Shuri-té. Il n'existait à l'origine qu'une seule forme du kata Bassaï. Ce kata est pratiqué aujourd'hui sous une grande (Daï) et une petite forme (Shô). Ce kata contient des techniques de saisie (kake-te) et une forme particulière de morote-tsuki présente également dans le kata Rohaï.
Bassaï Shô:Traverser la forteresse (petite forme). Le kata Bassaï Shô est un kata assez court. Il s'exécute rapidement (origine shuri-té) en prenant soin de marquer les techniques de défenses contre une attaque au baton que l'on trouve au début. Le travail des rotations est assez important.
Rohaï: Le kata du Miroir Clair. C'est un kata d'origine Shuri-te qui existait sous trois formes: Shodan, Nidan, Sandan. On retrouve ce kata dans différents styles comme le Wado-Ryû et sous le nom de Mekyo en Shotokan. On notera le mouvement d'ouverture du kata ainsi que plusieurs techniques en Sagi-ashi Dachi. On retrouve dans ce kata le morote-tsuki caractéristique du Bassaï-Daï.
et aussi Kôsôkun Daï, Kôsôkun Shô, Jitté, Jion, Sêpaï, Kururunfa, Sêenchin, Unshû,...
Goju-ryu
Il a été fondé par maître Chojun Miyagi, et tire son origine du Naha-te.
L'histoire raconte que Miyagi adoptera l'appellation de Goju-ryu en 1929, après qu'un de ses élèves, Jianan Shinzato, le représentant lors d'une démonstration d'arts martiaux, fut questionné sur le nom du style qu'il avait présenté. Dire qu'aucun nom ne lui avait été donné, n'aurait pas fait très sérieux. Si bien qu'il répondit que ce style s'appelait "Hanko-ryu" (= demi-dur).
Miyagi le changea pour "Goju-ryu" (Go = force, Ju = souplesse).
Après la mort de maître Miyagi, le Goju-ryu sera représenté par quatre écoles :
Au Japon , Gogen Yamaguchi (Gojukaï)
A Okinawa, Seiko Higa (Shodokan)
Eiichi Miyazoto (Jundo-Kan)
Meitoku Yagi (Meibu-Kan)
--caractéristiques techniques
Le Goju-ryu se caractérise par des mouvements réalisées en contraction et en force, des technique courtes effectuées à partir de positions hautes.
Les blocages, souvent effectués mains ouvertes, sont circulaires et sans choc. C'est un style qui insiste sur l'importance de l'énergie intérieure perceptible par une respiration sonore ventrale.
--kata
Goju-ryu est le styles qui travaille le nombre le plus restreint de kata : douze au total.
Neuf sont d'origine chinoise, rapportés par maître Higaonna :
Sanchin, Sseïsan, Suparimpeï, Saïfa, Sanseru, Seyunchin, Kururunfa, Seipeï et Shisochin.
Trois ont été créés par maître Miyagi :
Tensho, Geki Saï Daï ichi et Ni.
Wado-ryu
Le Wado-Ryu a été créé à partir du Karaté Shotokan et du ju-Jutsu. Pour certain, il est le premier style de Karaté véritablement japonais. Pour d'autres, c'est tout simplement un style de Ju-Jutsu.
Souplesse et harmonie caractérisent cette " voie de la paix", qui est la première école dont le maître fondateur, Hironori Otsuka, soit japonais de naissance.
La rencontre entre Funakoshi et Ohtsuka a lieu en Juillet 1922. Le japonais est fasciné par la technique du maître d'Okinawa et sa progression est très rapide. En 1925 il devient l'assistant de Funakoshi, auquel il ne tarde pas à exposer ses thèses personnelles sur le Karaté. Ohtsuka pense que le Karaté de Funakoshi est trop rigide dans sa technique et trop limité dans ses formes d'enseignements.
A l'époque, l'entraînement au Shotokan repose essentiellement sur la pratique des Kata. Ohtsuka estime que c'est insufisant. Fort de ses connaissances en Ju-Jutsu et en médecine, Ohtsuka commence à modifier sensiblement les techniques que lui transmet Funakoshi. Au fils des années, un nouveau style apparaît.
Ohtsuka dit: "En défense et en attaque l'utilisation du poids et des mouvements de votre adversaire joue le même rôle dans la défaite de ce dernier que votre propre poids et vos propres mouvement."
L'école fut créée officiellement en 1934 et fit de nombreux adeptes pricipalement universitaire.
A la mort d'Otsuka en 1982, c'est son fils Jiro qui prend la tête de l'école, mais trsè vite apparait une nouvelle tendance dirigée par le principale disciple d'Hironori Otsuka : Tatsuo Suzuki.
--caractéristiques techniques
Le Wado-ryu, qui s'inspire du Shuri-te et du Ju-jutsu, met en avant l'esquive et la souplesse. Le style se veut pénétrant, orienté combat et s'appuie sur des positions fente en avant. Le travail des hanches tirées et non poussées est typique.
--kata
Cinq Pinan, et une dizaine de katas : naifanchi, kushanku, seshan, chinto, wanshu, passai, jion, jitte, rohai, nijushiho, ipairinpe,...
Les kata Wado-ryu sont restés proches du styles de Funakoshi, ce qui fait qu'il ressemble plus à ceux du shuri-te qu'à ceux du Shotokan.
Chito-ryu
Maître Tsuyoshi Chitose
Le Karaté Chito-Ryu a été créé à Tokyo par un expert d'Okinawa, le docteur Tsuyoshi Chitose (1898-1984).
Il a étudié en premier lieu sous la direction de Maître Aragaki avant de poursuivre avec Chotoku Kyan (1870-1945).
Chitose eut l'occasion de pratiquer sous la direction de plusieurs experts, tels que Chôjun Miyagi (fondateur du Goju-Ryu), Kenwa Mabuni (fondateur du Shito-Ryu) et Moden Yabiku (1882-1945 fondateur du Ko-Bu-Jutsu).
Par conséquent, le Chito-Ryu est composé d'éléments tirés du Shorin-Ryu et du Naha-Te.
Le maître Chitose a introduit le Karaté au Japon entre 1915 et 1920, même avant Chôki Motobu et Gichin Funakoshi et était probablement l'un des premiers hommes d'Okinawa à présenter cet art peuple Japonais.
En 1948 il est président du Zen Nihon Kenpo Karaté Fukyu-Kai et en 1958 il a été promu au rang de 10ème Dan par la Okinawa Karaté Zen Ko-Budo Rengo-Kai.
Plus tard, il créé la Zen Nihon Karate Chito Kai. Parmi ses étudiants, il y avait Masami Tsuroka (le "Père" du Karaté Canadien) et Mamoru Yamamoto, le fondateur du style Yoshukai.
Kyokushin-ryu
Le Kyokushin-Ryu (école de l'Ultime Vérité) est considéré comme un des styles les plus durs, efficaces et des plus stricts du Karaté Japonais. Il a été créé à la fin des années cinquante par un Maître qui est devenu très rapidement une légende vivante: Masutatsu Oyama.
Maître Masutatsu Oyama
Masutatsu Oyama est né en Corée en 1923. Masutatsu commence à pratiquer deux Arts Martiaux locaux: le Tae-Kyon et le Tae-Kwon-Pup. Il apprend aussi quelques types de lutte et en même temps le Kempo Chinois et le Kenpo Japonais.
En 1936 Masutatsu est à Tokyo et il commence à pratiquer le Judo. En 1938 il continue avec le Shotokan à l'école dirigée par Gichin Funakoshi et Yoshitaka. Après quelques mois de pratique il dit au sujet du Shotokan: "Je n'ai pas aimé devoir contrôler mes techniques, donc je suis parti...".
Oyama cherchait dans le Karaté quelque chose de différent de ce qu'il avait appris avec le groupe Funakoshi. En 1940, il quitte le Shotokan parce que le fils de Funakoshi, Yoshitaka perdit une bagarre avec un expert du Goju-Ryu. Il jugea ce style comme étant inefficace.
C'est alors que Masutatsu devient disciple de Maître Sô Neishu qui est un des assistants de Gôgen Yamaguchi, le fondateur du Goju-Ryu. Il pratique avec une volonté exceptionnelle et une intensité immense. En 1947, il participe à Kyôto à un championnat qui regroupait les écoles de Karaté les plus populaires du Japon. Un championnat sans règles! Oyama saisit cette opportunité et gagna. Il avait alors 24 ans.
Pendant une bagarre dans un bar de Tokyo, Oyama tue son adversaire. Pour cela il va être immédiatement emprisonné. Après quelques mois le verdict tombe et le cas est clos car jugé "de légitime défense". Oyama est libéré. Il décide alors de quitter la ville et se contraint à se retirer loin de tout.
Il est restera approximativement 2 années dans les montagnes ceci pour approfondir sa connaissance du Zen et du Karaté. Il pratiquait seul, avec tous les types d'objets naturels imaginables. Par exemple, il avait placé quelques makiwara contre les arbres, se musclait avec des grandes pierres, méditait sous une cascade et frappait des pierres et des arbres jusqu'à ce que ses bras et ses mains étaient tellement blessées qu'il ne pouvait plus continuer.
Oyama entendit parler d'un Maître d'Okinawa qui se battait contre des taureaux. C'était Maître Sôkon Matsumura. C'est ainsi que Oyama décida d'essayer de lutter lui aussi contre un taureau. Durant sa vie entière il a affronté 52 taureaux, en a tué 3 et brisé les cornes à tous les autres.
En 1957 Oyama crée à Tokyo le Kyokushin-Kai et en 1964 il crée l'Organisation Internationale de Karaté (I.K.O).
Oyama organise en 1969 le premier Championnat du Japon de Kyokushinkai toutes catégories confondues. En 1972 eurent lieu à Paris les deuxièmes championnats mondiaux de l'Union Mondiale de Karate-Do (W.U.K.O) et en 1975 les premiers Championnats Mondiaux de Kyokushinkai ont eu lieu à Tôkyô.
Maître Oyama décéda en avril 1994. Le successeur officiel d'Oyama est Akiyoshi Matsui.
Shorin-ryu
Le Karaté d'Okinawa est divisé en deux directions principales: Le Goju-Ryu (ou Naha-Te), inspiré des styles du sud de la Chine et le Shorin-Ryu (ou Shuri-Te), inspiré des écoles de Chine du nord.
Shorin est la transcription okinawaienne de Shaolin et se réfère au monastère portant le même nom. Shorin-Ryu est aussi l'ancêtre du Shotokan.
Actuellement, le Shorin-Ryu est divisé en trois branches principales:
Le Sukunai Hayashi-ryu
Le Sukunai Hayashi-Ryu remonte à la période liée à Hohan Soken (1889-1973), qui était un disciple de Nabe Matsumura, le fils de Sokon Matsumura. Les successeurs actuels sont Fuji Kise et Eizo Shimabuku.
Le Kobayashi-ryu
Maître Shôshin Chibana
Ce nom a été choisi par Shôshin Chibana (1885-1969), qui était un disciple important d'Anko Itosu.
Chibana avait aussi un nom Japonais: Chojin Kuba. À l'âge de 15 ans, il était déjà disciple de Maître Itosu. Il a pratiqué avec lui jusqu'à la mort d'Itosu, en 1915. Quand il eut 35 ans, en 1920, Shôshin Chibana créa le style Kobayashi-Ryu et ouvrit un Dojo à Shuri.
Chibana fut le premier président de la Okinawa Karaté-Do Renmei qui a été fondée en 1956, mais aussi de l'Okinawa Shorin-Ryu Karaté Kyokai créée en 1961.
Maître Chibana est décédé en 1969 à l'âge de 84 ans.
Le Matsubayashi-ryu
Maître Shôshin Nagamine
Le Matsubayashi-Ryu est la troisième branche importante du Shorin-Ryu. "Matsu" veut dire "sapin ou pin". Donc si nous essayons de décoder la totalité du mot nous trouvons: "l'école de la forêt de pins".
Ce style a été baptisé officiellement en 1947 par Shôshin Nagamine. Nagamine est né en 1907 à Tomari. En 1953, il ouvrit le Kodokan Karaté Do et le Kobujutsu Dojo à Naha.
Maître Nagamine est décédé en Novembre 1997
Uechi-ryu
S'il existe un style parfaitement représentatif de ce qu'était le Karaté au 19e siècle c'est bien l'Uechi Ryu. Originaire, bien évidemment d'Okinawa, le Karaté de l'école Uechi est resté pratiquement inchangé depuis le 19e siècle. Il a été fondé en 1897 par un paysan, Uechi Kambun, qui était allé étudier les wushu en Chine sous la direction du Maître Zhu Shua et devenu son successeur dans le style Pangen nu. A son tour, Uechi Kanei, né en 1927, enseigne l'art du Uechi Ryu à partir des années 1940. Cette école enseigne 8 kata de combat. Il s'agit d'un style où la musculation et le durcissement du corps occupent une place prépondérante.
La spécificité du Uechi Ryu réside dans sa technique même. On y apprend à encaisser des coups très puissants sans aucun dommage. Il faut donc prendre en compte non seulement celui qui donne, mais aussi celui qui reçoit, le coup pour juger de son efficacité réelle.
Dans ce style la défense a autant d'importance que l'attaque : si l'on reçoit un coup les muscles sont tellement bandés que l'on ne sent rien. La défense doit être aussi forte que l'attaque et l'esprit aussi fort que le corps. Il n'y a que deux points vitaux qui ne sont pas protégés par les muscles : le visage et les testicules. De plus en règle générale si l'on développe sa puissance musculaire on perd en rapidité. Les entraînements de Uechi Ryu ont donc la spécificité de conserver cette vitesse d'exécution. Il faut savoir être à la fois dur et souple. Le nom de l'école chinoise qui fut à l'origine du Uechi Ryu, le Pangainoon, signifie justement dur et doux.
Des exercices au makiwara et au sac de sable sont nécessaires pour développer une puissance véritable en combat. L'importance du regard est également capitale. C'est le cas d'ailleurs pour tous les arts martiaux. Le regard perce la personnalité de l'adversaire. Le Uechi Ryu développe un entraînement particulier qui vise à développer la puissance du regard : ne pas ciller les paupières lorsqu'on reçoit un coup par exemple.
L'essentiel du Uechi Ryu est que dans cette discipline on attaque toujours les points vitaux. Dans une discipline autre on a parfois du mal à se débarrasser d'un adversaire plus important que soi en gabarit d'un coup de poing seiken. En revanche avec nukité une pique des doigts à un point vital non protégé est la garantie de repousser l'adversaire.
Le Uechi Ryu enseigne de se placer toujours lors d'un combat en situation de vie ou de mort. C'est l'esprit du budo authentique. Dans un combat à mort on vise avant tout les points vitaux les moins protégés : les yeux et les testicules. Il existe 104 points vitaux.
Contrairement aux autres arts martiaux, où les compétitions sont très protégées par les règles et les coups dangereux interdits, le Uechi Ryu permet de frapper dans les jambes et au corps. Les coups de pied au visage sont autorisés mais ils doivent être contrôlés. On a également le droit de saisir et de continuer le combat au sol.
Une particularité de l'Uechi-Ryu consiste à tester l'étudiant pendant qu'il exécute le Kata Sanchin. Le Sensei frappe les étudiants sur des parties du corps très précises où il est possible de déterminer si le Kime (contraction) est pratiqué correctement. Après des années de pratique, les étudiants sont capables d'encaisser les coups les plus durs à cause de leur extrême concentration. Actuellement, l'Uechi-Ryu est représenté dans une douzaine de pays.
Le Pangai Noon
Le Pangai Noon était le style qu'enseignait Zhou. Il était basé sur la boxe du Tigre, de la Grue et du Dragon. Presque toutes les techniques étaient exécutées avec les mains ouvertes: attaques avec la pique des doigts, avec la paume des mains, et ainsi de suite. Avec seulement deux doigts, Kanbun Uechi était capable de faire éclater l'écorce d'un arbre.
Autres styles
Cette liste ne prétend pas être complète. Réellement, il y a beaucoup plus de styles qu'ici décrits comme par exemple le Tôzan-Ryû, le Sôrinji-Ryû-Kenkokan, le Seidô-Juku, l'Oyama-Ryû, le Shaolin-Mon Karaté-Dô de Kenji Tokitsu, le Koeikan-Ryû, le Kojo-Ryû, le Ryûei-Ryû, le Gôsoku-Ryû, le Mushindô-Ryû, l'Eshinkai-Ryû, le Kushin-Ryû, etc...
Isshin Ryu
Maître Tatsuo Shimabuku
Ce style a été créé à Okinawa par Tatsuo Shimabuku (1906-1975). Il a étudié le Karaté sous la direction de Chôki Motobu, Chotoku Kyan et Chôjun Miyagi. Tatsuo a aussi pratiqué les Ko-Budo d'Okinawa avec Shinken Taïra (1897-1970) et Moden Yabiku (1882-1945).
Itosu Ryu
Ce style a été créé en 1952 par Ryûshô Sakagami. Il était le disciple de Kenwa Mabuni (fondateur du Shitô-Ryû) et de Moden Yabiku (Ko-Bu-Jutsu). L'Itôsu-Ryû utilise des positions plus hautes que le Shitô-Ryû et aussi presque toutes les armes traditionnelles d'Okinawa telles que le Nunchaku, Tonfa, Bo, Saï.
Nanbu-Do
Maître Yoshinao Nanbu
Le Nanbu-Dô a été créé en 1978 par Yoshinao Nanbu. Yoshinao Nanbu était le disciple de Maître Tani Chojirô (fondateur du Shukokai-Ryû). Nanbu a créé en premier l'école Sankukai, ceci au début des années septante.
Shidokan
Maître Yoshiji Soeno
Ce style a été créé à Tôkyô en 1981 par Yoshiji Soeno. Il a étudié le Karaté avec Masutatsu Oyama. Yoshiji Soeno se plaça à la seconde place aux Championnats Japonais de Kyokushinkai en 1969 et gagne aussi un combat de Muay-Thaï contre Kannan Pai. Durant toute sa vie il a gagné plus de 10 championnats de Muay-Thaï.
Shobayashi-Ryu
Le Shobayashi-Ryu a été créé à Okinawa par Chotoku Kyan (1870-1945).
Shorinji-Ryu
Le Shôrinji-Ryu a été créé en 1952 par Joen Nakazato. Il était disciple de Chotoku Kyan entre 1937 et 1943.
Shotokai
Shigeru Egami est né en 1912 et il a découvert le Karaté en 1932 à l'université de Waseda. Son Sensei était Gichin Funakoshi. Il était un des pricipaux disciples de Funakoshi.
En 1935 les étudiants de Maître Funakoshi créent une association ayant pour objectif d'aider matériellement leur Sensei. Le nom de cette association était Shotokai (Kai veut dire l'association). Le Shotokai est un dérivé du Karaté Shotokan.
Shukokai-Ryu
Le Shukokai-Ryu a été créé en 1948 par Chojirô Tani. Il était disciple de Kenwa Mabuni (fondateur du Shito-Ryu) et de son fils Kenei. Ce style a été introduit en France par YOSHINAO NANBU.
Recherche Faite Par Sekairiba Abdellatif