JIYU KUMITE
Dans la pratique de JIYÜ KUMITE, il est permis aux deux combattants d’employer librement et sans préavis, leurs techniques variées d’attaques et de défenses TSUKI, GERI, UCHI et UKE avec l’esprit combatif acquis par l’entraînement quotidien.
Chacun doit s’efforcer à posséder un esprit inébranlable comme dans un champ de bataille où il est question de vie ou de mort dans un duel à l’épée nue.
Le JIYÜ KUMITE tel qu’il est pratiqué actuellement dans les compétitions ne doit pas être altéré par les règlements de la compétition. Les compétiteurs doivent exécuter leurs techniques les plus efficaces et les faire exploser juste devant le but. Ils doivent avoir le respect de la dignité d’autrui, et être dignes de ce respect. Ceci implique un sens très profond de la responsabilité et de la confiance mutuelle. C’est en surveillant le rythme respiratoire, la psychologie et le MAAI de l’adversaire que l’on possède la clef des tactiques.
Un sport de compétition vise surtout à remporter la victoire sur un adversaire.
Le KARATE du BUDO vise à remporter la victoire sur soi-même, c'est-à-dire la maîtrise de soi. Ceux qui sont orientés vers la compétition doivent tenir bien compte de cette différence, avant de s’y consacrer entièrement.
SHIAI KUMITE et KYÔGI KUMITE : A vrai dire, le combat (SHIAI) proprement dit n’a pas de place dans le KARATE qui est une voie de l’art martial. Par contre, nous avons le SHIAI KUMITE ou (kumité de combat ; appellation paradoxale), qui offre aux pratiquants un terrain d’essai, pour rivaliser et mettre à l’épreuve leur valeur physique, mentale et technique librement, pour se confronter et acquérir une efficacité réelle dans un affrontement réel.
Le SHIAI KUMITE (Kumité de combat) : N’est pas régi par des règles particulières comme dans le cas de KYÖGI KUMITE. Seule la conscience des participants en est la règle. ce doit être toujours sous le contrôle de l’esprit qu’est déployée la valeur physique, mentale et technique (SHIN-GI-TAI) mise en harmonie à travers des entraînements quotidiens. Une puissante technique transformée en vraie arme vient éclater juste devant le but à la parfaite commande de l’esprit ; c’est bien une scène typique du SHIAI KUMITE du KARATE.
La Maîtrise physique de notre corps et de ses membres entraînera le contrôle de notre esprit. Celle-ci entraînera à son tour la maîtrise de soi, base de la formation du caractère. La pratique de ce KUMITE doit indiscutablement être basée sur le sens de la responsabilité et la confiance mutuelle d’autant plus que, sans règlements, elle pourrait fort bien provoquer de graves accidents, si mal contrôlée. Le problème fondamental du KARATE serait, selon l’avis de l’auteur, comment aboutir à faire exploser instantanément, au plus près du but, la puissance mortelle de ces techniques appelée IKKEN HISSATSU. Ceci ne serait possible qu’en progressant étape par étape, avec persévérance et ténacité suivant la progression : TANREN, KIHON, YAKUSOKU KUMITE.
Le KYÖGI KUMITE (Kumité de compétition) : Se déroule dans un cadre de règles établies de compétition et d’arbitrage. Les combattants rivalisent conformément aux règles, leur valeur physique, mentale et technique, pour déterminer un vainqueur. Cette décision étant prise par un arbitre assisté de juges, le combattant devra étudier en détail ces règlements parallèlement à son entraînement habituel, et pouvoir d’un coup, juger le tempérament et la psychologie de l’arbitre et des juges aussi bien que de son adversaire.
Permettons-nous d’aller plus loin. Des techniques irrégulières ou modifiées, et inefficaces sont souvent préférées à celles qui ont une puissance redoutable, selon l’esprit du BUDO ; car elles sont plus difficiles à bloquer et moins souvent pénalisées, puisque elles causent moins de dommages en cas de contact. N’irait-on pas jusqu’à oser dire : à quoi sert de travailler au MAKIWARA pour la puissance des TSUKI, GERI et UCHI s’il est défendu de toucher ? ne serait-ce pas une perte de temps ?... Pourquoi ne pas l’utiliser autrement ? s’il est vrai que le KARATE n’est pas un sport de compétition où seule la victoire est recherchée, il est cependant, naturel qu’actuellement par les participants.
Tout ce qui précéde est un exemple poussé à l’extrême, mais souvent, il faut voir très loin pour découvrir le chemin qui mène à la réalisation de nos objectifs.
Il est bien entendu, que l’exemple cité est à l’intention des participants qui s’orientent vers la compétition.